Comment un vieux problème de math m’a appris à publier différemment sur LinkedIn
J’ai décortiqué un vieux problème de math pour générer un dessin à base d’épicycles : capturer un tracé, le transformer en signaux, et regarder des cercles recréer l’image.
Le pipeline technique qui m’a obsédé
Je regardais une vidéo sur les séries de Fourier. À la fin, le présentateur lâche : « On peut même dessiner un éléphant avec quatre paramètres. » Je suis resté bloqué là-dessus et j’ai ouvert mon éditeur. Objectif : faire tourner des cercles pour redessiner une forme, juste pour moi.
Très vite, le “petit test” a viré au chantier :
- j’ai dessiné des silhouettes dans Figma, exporté les tracés en SVG, puis échantillonné les points pour en déduire une liste de coordonnées complexes
x + iy; - côté calcul, j’ai bricolé une DFT maison en TypeScript pour obtenir amplitude, fréquence et phase de chaque épicycle (les libs FFT me renvoyaient trop de bruit) ;
- je n’arrivais pas à simplifier les contours : la détection classique produisait des segments cassés, donc j’ai fini par écrire un algorithme “Douglas-Peucker light” pour obtenir un seul chemin fermé exploitable.
En documentant chaque bloc — capture SVG, DFT, rendu Canvas — je me suis rendu compte que j’avais un vrai sujet à raconter : un problème précis et une solution maison.
Un choix produit guidé par l’émerveillement
Mon premier prototype ressemblait à un tableau de bord de centrale : sliders partout, paramètres incompréhensibles. Parfait pour un dev, illisible pour tout le monde.
J’ai donc fait trois choix :
- Un seul réglage visible (le nombre d’épicycles) pour montrer l’impact direct du calcul.
- Une scène Canvas plein cadre : la figure se dessine seule, rien d’autre à cliquer.
- Un dégradé lent sur les cercles pour que l’œil comprenne qu’ils tournent en chaîne.
À partir du moment où j’ai assumé que ce serait un jeu contemplatif — pas une démo technique exhaustive — tout le storytelling est devenu fluide. Mon post LinkedIn s’est réduit à une phrase : « Faire des carrés avec des cercles. » On voyait l’algorithme vivre sans que je le commente pendant dix paragraphes.
Comment j’ai recalibré ma stratégie LinkedIn
Jusque-là, mes posts étaient planifiés à l’extrême : “heure d’or”, hooks calibrés, CTA obligatoires. Résultat : panne sèche.
Ce prototype m’a remis à l’endroit :
- Raconter après coup : j’ai laissé le post vivre. 100 vues à H+1, puis 5 000 cinq heures plus tard. Je ne juge plus une idée sur sa première heure.
- Montrer pourquoi ça coince : les réactions sont venues quand j’ai expliqué comment le bruit SVG me pourrissait la vie. Les détails techniques créent de la proximité, bien plus que les généralités sur “l’IA qui va tout changer”.
- Publier tant que je suis curieux : si j’ai encore envie de relancer le jeu, je sais que le post sonnera sincère. C’est mon nouveau signal interne.
En clair, ma “stratégie LinkedIn” ressemble désormais à un triangle : un problème technique concret, un rendu partageable, un récit posté dès que j’ai encore des étoiles dans les yeux.
Ce que j’en retiens
Créer un micro-projet technique, même bancal, me donne deux choses : un terrain de jeu pour parler d’IA appliquée et un scénario crédible pour LinkedIn. Tant que je tiens ces deux bouts — la précision du pipeline et l’intention de partage — je publie moins souvent, mais avec des posts qui me ressemblent vraiment.